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Ziņkārības mākts par diviem eiro avīzē "Le Monde" iegādājos Pjotra Smolara rakstu, par kuru tā sacepās Urbanovičs. Piedāvāju brīvai izlasīšanai tepat .
Le contre-espionnage dénonce les moyens de l'influence russe
Article paru dans l'édition du 02.10.10
Financement secret des partis prorusses ; influence croissante de l'Eglise orthodoxe russe ; encouragement des tendances séparatistes : les services de renseignement lettons se disent très inquiets face à la nouvelle stratégie de Moscou à l'égard de leur pays. Dans plusieurs notes confidentielles, dont Le Monde a eu connaissance, l'un de ces services dresse un tableau très noir.
C'est moins la gravité des faits - pas toujours évidente - que le ton des notes, très alarmiste, qui interpelle. Il est clair que Moscou soutient la communauté russophone en Lettonie avec moins d'emphase que dans le passé, mais plus d'efficacité. Près de 30 000 personnes auraient reçu un passeport russe depuis quatre ans, selon ce service. Soupçon le plus grave : l'ambassade russe tenterait d'alimenter les tendances séparatistes dans la région orientale de Latgale, en « développant des relations sociales et économiques de différents niveaux » et en « finançant des projets culturels et des programmes d'échanges d'enseignants russophones », ce qui en soi ne paraît pas choquant. Un des architectes de cette entreprise aurait été le représentant du GRU (service de renseignement militaire russe) à l'ambassade à Riga, Aleksandre Hapilov. Jusqu'à son départ forcé de Lettonie en mars 2009, négocié entre services, il portait le simple titre de conseiller.
Le service letton croit en l'existence d'une sorte de cheval de Troie russe, qui tromperait une population traumatisée par la crise. L'objectif caché serait, selon un responsable du service, d'établir une « république du KGB, comme en Russie ». Une dizaine d'agents russes, en poste à Riga, se consacreraient à cette tâche ; mais le rôle moteur, financier, reviendrait aux grandes entreprises.
2,2 millions d'euros
Selon le service, 2,2 millions d'euros ont été injectés, lors des législatives de 2005, pour soutenir les partis prorusses. Les dirigeants du Saskanias Centrs (SC), favori des élections du 2 octobre, nient tout financement étranger. Pourtant, les liens existent. En novembre 2009, le SC a signé un accord de coopération avec Russie unie, le parti du pouvoir russe. Le 9 septembre, le candidat du SC pour le poste de premier ministre, Janis Urbanovics, a été vu dans un restaurant avec l'ambassadeur de Russie et le président de la commission des affaires étrangères de la Douma russe, Mikhaïl Margelov.
Quant au second - plus confidentiel et radical - parti prorusse, le PCTVL, il aurait reçu 500 000 dollars avant les élections européennes de 2009 « avec le soutien direct du premier ministre Vladimir Poutine », assure le service. Sa chef, Tatiana Jdanok, aurait reçu pour mission de mobiliser les communautés russophones en Europe afin d'établir une « Alliance des Russes européens ».
Les deux formations n'ont pas de relations harmonieuses. L'ambassadeur de Russie, Aleksandre Vechniakov, serait même intervenu avant le début de la campagne électorale pour imposer un accord entre elles. Il prévoit que le SC puisse développer ses activités à Riga et dans sa périphérie, tandis que le PCTVL pourrait agir sur tout le territoire.
Piotr Smolar